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Au milieu du 19ème
siècle, la société Liebig exploite
d’immenses élevages de bovins dans les vastes
étendues du sud de l’Argentine pour en extraire du
jus de viande. Dès 1872, elle fait connaître
ses produits par 2 séries de vignettes en
chromolithographie montrant des vues de son usine et des
procédés de fabrication. Au verso, on trouve
un rappel des principales qualités du produit et des
médailles gagnées aux différentes
expositions, ainsi qu’un texte qui, sous ses
différentes variantes et traductions, devait durer
plusieurs décennies : " L’extrait de viande Liebig
doit sa supériorité à son extrême
pureté. Il est contrôlé une
première fois à l’usine par le chimiste de
l’établissement ; il l’est une seconde fois à
son arrivée à Anvers par le
délégué du baron Liebig, et de ses
successeurs et n’est livré au commerce que lorsqu’il
remplit les conditions d’une fabrication parfaite.La grande
économie qui résulte de l’emploi de l’Extrait
de viande Liebig se comprend quand on songe que quarante
cinq livres de viande de bœuf sont exigées pour la
fabrication d’une livre d’extrait Liebig. Pour produire
cette même quantité en France, au prix de la
viande de première qualité, il faudrait
dépenser plus de quarante-cinq francs pour la viande
seule, sans compter les frais de fabrication " !
*** Pour faire bonne mesure, ce texte se termine par "
Se méfier des substitutions et des imitations et
exiger la signature de l’inventeur, baron Liebig, en encre
bleue, en travers de l’étiquette ".
*** Très rapidement les chromos de Liebig
s’affranchissent des vues industrielles, peu propices au
rêve, pour montrer de charmants bambins, puis des
sujets les plus divers. En un peu plus d’un siècle,
entre 1872 et 1974, pas moins de 1800 séries de six
images seront diffusées par la société
en différentes langues (français, anglais,
allemand, espagnol, hollandais, hongrois, danois,
tchèque, suédois).
Un rapide calcul aboutit sur plus d’un
million d’images différentes (toutes éditions
confondues) !
Source : la vie du collectionneur
n°116