Modifié le
25/03/08
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LES
ABEILLES
et
les MOUCHES
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Auteur
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NC
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Date
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Source
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Au siècle
d'Auguste, un rustique
Découvrit dans
les géorgiques
L'épisode
où l'on voit Aristée
Extorquer son secret
à Protet
Le dieu marin y apprend
au berger
A repeupler ses ruches
dévastées
En bref comment d'un
taureau immolé
Des abeilles
s'échapperont par milliers
En l'étouffant
notre insigne rustaud
put sans encombre mettre
à mort le taureau
Disposant la carcasse
dans une étable
Il enveloppa d'herbe
délectable
Ayant ainsi
exercé sa magie
Il s'assit, attendant
l'essaim promis.
Son attente fut
brève. L'astre du jour,
dispensateur impartial
d'amour,
Prodique de ses rayons,
avisa
La carcasse - et la
carcasse enfla!
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Le ventre rond comme une
parturiente
Sous son manteau de
feuilles odorantes,
il est patent que le
taureau enfante!
Le paysan réclame
des ruches sur-le-champ
Pour servir du logis aux
nouveaux arrivants
Il rassemble
aussitôt des ustensiles d'airain
Dont la douce musique
fera poser l'essaim
Mais quand vers le
taureau il dirige ses pas,
Grands dieux! Quelle
puanteur assaille son odorat!
Où sont les
ouvrières? L'Homme ne les voit point,
Ni la reine habituelle
objet de leurs soins.
S'il aperçoit une
agitation sans pareille,
C'est bien en vain qu'il
cherche la présence d'abeilles
Mais des vers
nécrophages, sous des flots de
lumière,
D'ordinaire ils se
cachent à l'intérieur des
bières
Dans un pullulement
hideux et sans vergogne
Dévorent
avidement la puante charogne
Dans les aires
bourdonne, l'immonde mouche à viande
Dont la
progéniture maintenant
installée
Où ses parents,
hier avait trouvé provende,
ronge une pourriture au
deuxième degré.
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