Abeilles - Bruxelles renforce les mesures de
protection contre les parasites exotiques
( Publié le 11/12/2003 à :
15H 16 min )
La Commission européenne a
adopté aujourd'hui une décision visant
à renforcer les mesures de protection de la
population apicole en Europe contre deux parasites exotiques
: Aethina tumida et Tropilaelaps.
La présence du petit
coléoptère de la ruche (Aethina tumida) et du
parasite Tropilaelaps n'a encore jamais été
signalée dans l'Union européenne, indique la
Commission.
Introduits par l'intermédiaire
d'importations en provenance de pays tiers, ils pourraient
en effet constituer une grave menace pour la santé
des abeilles, pour le secteur apicole et pour la production
de miel.
Aussi, les mesures qui viennent
d'être adoptées visent à empêcher
l'introduction de ces parasites dans l'Union
européenne en limitant les importations d'abeilles et
de bourdons vivants et en prévoyant le contrôle
des abeilles importées à leur arrivée
dans l'UE afin de détecter toute trace de ces
parasites.
Rappelons qu'en juillet 2003, la
Commission a fait inscrire ces deux parasites sur la liste
des agents pathogènes qu'il est obligatoire de
déclarer dans l'UE. Ainsi, tout apiculteur
soupçonnant la présence de ces parasites dans
ses colonies est tenu d'en informer les autorités
concernées de son pays.
Les importations d'abeilles dans l'Union
européenne permettent d'accroître les stocks de
reproducteurs et d'améliorer la productivité
du secteur apicole; c'est aussi de cette façon que
des lots importants d'abeilles pénètrent sur
le territoire de l'UE, sans qu'il soit toujours possible de
les examiner en détail afin de détecter la
présence éventuelle de parasites.
Compte tenu des risques liés
à ces parasites, il a été jugé
nécessaire de prendre des mesures
supplémentaires. La Commission a ainsi
proposé, afin d'éviter la propagation de ces
ravageurs dans l'Union européenne, de limiter les
importations d'abeilles et de bourdons vivants en provenance
des pays tiers et de mettre en place des mesures de
contrôle rigoureuses visant à détecter
la présence de ces parasites lors des importations
d'abeilles. Les États membres ont accepté la
proposition de la Commission par l'intermédiaire du
comité permanent de la chaîne alimentaire et de
la santé animale, qui s'est réuni les 4 et 5
novembre 2003.
Conformément à la nouvelle
décision, les importations seront limitées aux
lots ne contenant qu'une seule reine et vingt
accompagnatrices au maximum. Seuls seront autorisés
les lots provenant des pays tiers ayant montré qu'ils
disposaient des compétences
vétérinaires requises pour certifier la
conformité des animaux avec l'ensemble des
critères régissant l'importation dans l'Union
européenne et dans lesquels le petit
coléoptère de la ruche et le
coléoptère Tropilaelaps figurent parmi les
agents pathogènes qu'il est obligatoire de
déclarer.
Lorsqu'un envoi arrive sur le territoire
de l'Union européenne, les cages, les
accompagnatrices et autres matériels accompagnant les
reines en provenance d'un pays tiers doivent
également être envoyés à un
laboratoire où ils seront examinés en vue de
la détection de la présence du petit
coléoptère de la ruche, de ses œufs ou larves,
et de traces du coléoptère Tropilaelaps.
L'importation dans l'Union
européenne de petites colonies de bourdons
limitées à 200 adultes reste autorisée,
pour autant que ces animaux se soient reproduits et aient
été élevés exclusivement dans
des conditions environnementales contrôlées.
La décision entrera en vigueur
dix jours après sa publication au Journal officiel.
Elle devra alors être appliquée par tous les
États membres. Une autre proposition modifiant le
règlement n° 1774/2002 du Conseil prévoit
un certain nombre de mesures visant à protéger
l'Union européenne contre le petit
coléoptère de la ruche et le
coléoptère Tropilaelaps, ainsi que des
dispositions sanitaires supplémentaires, qui seront
intégrées dans un nouveau certificat sanitaire
destiné à accompagner les produits
apicoles.
Source : Milfeuille Presse
Auteur : Agnès Filhol