1) DÉFINITION DU MIEL -
**Le miel répond à une
définition bien précise qui est la suivante:
"Le miel est la denrée
produite par les abeilles mellifiques à partir du
nectar des fleurs ou de certaines sécrétions
provenant de parties vivantes de plantes ou se trouvant sur
elles, qu'elles butinent, transforment, combinent avec des
matières spécifiques propres, emmagasinent et
laissent mûrir dans les rayons de la ruche. Cette
denrée peut être fluide, épaisse ou
cristallisée."
** Il découle de ce texte,
rédigé par le législateur, que le miel
est, par définition, un produit entièrement naturel qui ne peut contenir ni additif, ni colorant, ni
conservateur, ni parfum artificiel. Il arrive sur votre
table tel que les abeilles l'ont fait et tel que
l'apiculteur consciencieux l'a récolté. C'est
pourquoi le simple mot "miel" sur un emballage est
dorénavant suffisant pour vous assurer de son origine
100% pure et naturelle, et que vous ne trouvez plus sur les
pots et documents publicitaires que ce seul terme, suivi de
sa provenance botanique ou régionale, sans aucun
adjectif associé comme c'était le cas il y a
encore quelques années où l'on voyait
"fleurir" des appellations telles que: "Miel pur surfin", "
Miel naturel", "Miel sain extra fin", etc.
2) ORIGINE ET RÉCOLTE DU MIEL -

- Les abeilles
produisent le miel à partir du nectar recueilli dans les fleurs au niveau de petites
glandes végétales nommées nectaires (se
situant le plus souvent au fond de la corolle),
ou à partir du
miellat recueilli sur les
plantes, le miellat étant une sécrétion
issue de parties vivantes de ces plantes ou se trouvant sur
elles et liée alors à l'excrétion de
certains insectes suceurs de sève (pucerons
principalement).
** Il existe donc deux
grandes variétés de miel selon l'origine sécrétoire:
le miel de nectar et le miel de
miellat.
** Le nectar et le miellat sont des liquides
sucrés composés essentiellement de saccharose
dissous dans de l'eau à une concentration variant
entre 5 et 25%, que les abeilles butineuses
prélèvent par aspiration avec leur langue et
qu'elles emmagasinent dans leur jabot en y ajoutant de la
salive contenant une enzyme (la gluco-invertase) qui
transforme le saccharose en deux molécules de sucres
simples: le fructose et le
glucose. Dans le même temps, elles abaissent
déjà un peu la teneur en eau de la solution
sucrée.
** De retour à la ruche, ces butineuses
transfèrent leur récolte à des abeilles
ouvrières d'intérieur qui vont, par
régurgitations successives d'une abeille à une
autre, compléter et terminer la transformation
commencée, avant d'aller dégorger ce liquide
dans les alvéoles de cire disponibles d'un rayon
où il va s'étaler. Sucée et
étalée ainsi plusieurs fois de suite, la
solution sucrée, qui ne contient plus que des sucres
simples mais encore 50% d'eau, va alors subir une nouvelle
concentration par évaporation passive qui s'effectue
sous la double influence de la chaleur régnant dans
la ruche (entre 36 et 37° C) et de la ventilation
assurée par des abeilles ventileuses qui
créent, par un mouvement très rapide de leurs
ailes, un puissant courant d'air ascendant dans la
ruche.
** On arrive ainsi progressivement au bout de
quelques jours à une solution ne contenant plus, en
moyenne, que 18% d'eau et près de 80% de fructose et
glucose, qui est devenue tout simplement du miel, qui est
alors stocké par les abeilles dans les cellules des
rayons de la ruche, cellules qui, une fois remplies, sont
cachetées par un mince opercule de cire afin qu'il se
conserve parfaitement. C'est ce même miel que vous
consommerez après sa récolte par
l'apiculteur.
** Savez-vous qu'une abeille doit butiner à
peu près 150 fleurs pour faire son plein de 2
centigrammes de nectar et qu'une butineuse effectue, en
moyenne, 25 voyages journaliers d'environ 1 kilomètre
chacun ? C'est dire que journellement, une butineuse en
période de miellée visite entre 3000 et 4000
fleurs et parcourt 25 kilomètres pour rapporter
environ 1/2 gramme de nectar et fabriquer 1/10 de gramme de
miel. Si vous vous amusez à faire le calcul, vous
constaterez que les abeilles d'une
ruche effectuent approximativement deux tours du monde pour
produire un seul petit kilo de miel!...
- La
récolte du miel par
l'apiculteur a lieu en général après
une miellée (correspondant à une
période de production de nectar par la flore
susceptible d'en fournir), et lorsque les 3/4 des
alvéoles des rayons de cire sont
operculés.
** C'est ainsi que dans les régions
méridionales de l'hémisphère nord, le
miel est récolté - en une ou plusieurs fois -
entre les mois d'avril et de novembre, et que dans les
autres régions tempérées la
première récolte ne débute
habituellement qu'à la fin du mois de mai.
Cette récolte se pratique
schématiquement comme suit :
- L'apiculteur retire les cadres des
ruches dans son atelier d'extraction afin de
procéder à la désoperculation
(manuellement avec un couteau, ou le plus souvent
mécaniquement avec une machine spéciale
conçue pour cette opération).
- Suit l'extraction du miel contenu
dans les alvéoles par centrifugation à
l'aide d'extracteurs tangentiels ou radiaires, miel qui
est recueilli dans un bac à travers un
filtre.
- Après un deuxième
filtrage, le miel est recueilli dans un maturateur
(simple récipient de décantation) où
il va rester entre 2 et 8 jours au cours desquels les
bulles d'air retenues dans la masse du miel montent
à la surface et les dernières
impuretés solides résiduelles sont
éliminées per
ascensum ou per descendum.
- Enfin, l'apiculteur qui, pendant ce
séjour au maturateur, a préparé et
amorcé la cristallisation du miel, passe au
conditionnement, puis au stockage, dernière
étape avant la distribution commerciale.
** On récolte ainsi, en moyenne, entre 15
à 20 kilos de miel par ruche et par
an, mais les apiculteurs
professionnels en récoltent souvent beaucoup plus
grâce à la transhumance et la mise en place de
hausses sur la ruche en fonction des miellées.
3) ASPECT ET PROPRIÉTÉS
PHYSICO-CHIMIQUES DU MIEL -
** Le miel se présente sous l'aspect d'une
substance:
** - visqueuse: la consistance du miel, qui peut
atteindre à l'état solide, est très
variable; elle est conditionnée essentiellement par
sa teneur en eau, sa composition chimique et la
température à laquelle il est conservé;
par ailleurs, les sucres contenus dans le miel peuvent
cristalliser en partie sous l'influence de certains facteurs
(température, agitation, composition chimique),
entraînant alors une modification complète de
son aspect mais sans rien changer à sa
composition;
** - de couleur
variable: la couleur du miel va
du jaune très pâle (presque blanc) au brun
très foncé (presque noir) en passant par toute
la gamme des jaunes, oranges, marrons et même parfois
des verts; mais le plus souvent le miel est blond;
** - de saveur très
sucrée, plus ou moins
aromatique et d'odeur différente selon son origine
botanique.
** Par ailleurs le miel:
** - est soluble dans l'eau et l'alcool dilué,
mais insoluble dans l'alcool fort, l'éther, le
chloroforme et le benzène;
** - a une densité moyenne de 1,42 à la
température de 20° C;
** - n'est pas un bon conducteur thermique (environ 6
fois moins que l'eau);
** - a une conductibilité électrique
fortement variable suivant sa teneur en eau et en
matières minérales;
** - a un indice de réfraction qui oscille
entre 1,47 et 1,50 (suivant sa teneur en eau) à la
température de 20° C;
** - est lévogyre (qui dévie le plan de
polarisation de la lumière à gauche) dans la
plupart des cas.
Enfin le miel est acide
: son pH oscillant, en moyenne,
entre 3,5 et 6 (je vous rappelle que le chiffre 7
représente la neutralité).
4) COMPOSITION ANALYTIQUE DU MIEL
- 
** Elle est aujourd'hui relativement bien connue
malgré sa complexité, mais ne peut donner lieu
à aucune constante parfaitement stable. En effet, la
composition quantitative de ce produit d'origine
végétale est soumise à de nombreux
facteurs éminemment variables qu'il est impossible de
maîtriser, tels que: la nature de la flore
visitée et celle du sol sur lequel pousse ces
plantes, les conditions météorologiques lors
de la miellée, la race des abeilles, l'état
physiologique de la colonie, etc. Je me contenterai donc de
vous donner ici la composition qualitative du miel,
complétée de quelques pourcentages
quantitatifs moyens.
** Le miel contient :
** - De l'eau avec un
pourcentage optimum de 17 à 18%.
** - Des glucides (sucres) en
grande quantité: 78 à 80%,
représentés essentiellement par du fructose
(ou lévulose): 38%, du glucose (ou dextrose: 31%,
ainsi que du maltose, du saccharose et divers autres
polysaccharides.
** - Des lipides (corps gras) en
infime quantité sous forme de glycérides et
d'acides gras (acide palmitique, oléique et
linoléique).
** - Des protides (substances
azotées) en petite quantité: moins de 1%, mais
contenant un très grand nombre d'acides aminés
libres: acide aspartique, acide glutamique, alanine,
arginine, asparagine, cystine, glycine, histidine,
isoleucine, leucine, lysine, méthionine,
phénylalanine, proline, sérine, tryptophane,
tyrosine et valine.
- Des acides
organiques libres ou
combinés sous forme de lactones: 0,3%, le principal
d'entre eux étant l'acide gluconique.
- Des éléments
minéraux, de 0,2% pour les
miels de nectar, jusqu'à 1% pour les miels de
miellat, avec plus d'une trentaine d'éléments
déjà inventoriés: aluminium, argent,
arsenic, baryum, béryllium, brome, calcium,
césium, chlore, chrome, cobalt, cuivre, fer, lithium,
magnésium, manganèse, mercure,
molybdène, nickel, or, palladium, phosphore,
potassium, rubidium, scandium, silicium, sodium, soufre,
strontium, titane, vanadium, zinc, zirconium. Ces
éléments minéraux ne sont pas toujours
tous présents dans un miel déterminé.
Par contre, certains le sont systématiquement dans
tous les miels et souvent alors en grande quantité,
notamment le potassium, premier cation intracellulaire
indispensable à la vie. Il vous faut savoir
également que les miels foncés sont
globalement plus riches quantitativement en matières
minérales que les miels clairs.
** Chacun de ces éléments a un
rôle capital et souvent indispensable, même
à doses infinitésimales
(oligo-éléments) au niveau de nombreuses
réactions biochimiques du métabolisme
cellulaire de tout l'organisme, et leur carence peut
provoquer de nombreux troubles maladifs.
** Notre alimentation actuelle raffinée
à l'excès et, par voie de conséquence,
très appauvrie en oligo-éléments, se
trouvera donc utilement complétée par l'apport
de miel dans la ration alimentaire quotidienne, miel qui
s'avère dans ce domaine un complément
quasi-complet. Ne pensez-vous pas qu'il est
préférable de prendre un grand cocktail
d'oligo-éléments sous forme organique avec un
bon miel, que d'en prendre seulement deux ou trois sous
forme minérale (moins bien assimilée que sous
forme organique) avec une spécialité
pharmaceutique ?
** - Un grand nombre de vitamines, dont les
quantités, loin de couvrir nos besoins journaliers,
n'en constituent pas moins un appoint non
négligeable. Le miel contient essentiellement les
vitamines B1, B2, B3 ou vitamine PP, B5, B6, C, et
accessoirement les vitamines A, B8 ou vitamine H, B9, D et
K.
** - Des enzymes dont les
principaux sont les amylases alpha et bêta, la
gluco-invertase et la gluco-oxydase. Ces enzymes (qui
facilitent la digestion des aliments et sont à
l'origine de certaines vertus du miel) sont détruites
par un chauffage exagéré du miel qu'il y a
donc lieu de toujours éviter.
** - Plusieurs facteurs
antibiotiques naturels,
regroupés sous le nom générique
d'inhibine, qui sont en fait de puissants
bactériostatiques, c'est-à-dire qu'ils
empêchent le développement des bactéries
mais ne les tuent pas.
** - De nombreuses autres
substances diverses, et plus
particulièrement: un principe cholinergique proche de
l'acétylcholine; un principe strogène; des
flavonoïdes dotés de multiples et
intéressantes propriétés
physiologiques; des alcools et des esters; des substances
aromatiques qui non seulement donnent l'arôme et le
goût spécifique d'un miel donné, mais
qui ont aussi des vertus thérapeutiques; des
matières pigmentaires spécifiques à
chaque miel qui lui donnent sa couleur propre; et enfin des
grains de pollen qui en signent l'origine botanique.
** En résumé, le miel est un produit
naturel extrêmement complexe contenant un
très grand nombre d'éléments
vitaux qui interviennent au
premier chef dans le bon équilibre de notre
fonctionnement biologique. Cette richesse qualitative qui
regroupe près de 200
substances différentes agissant en parfaite harmonie
et en synergie, absolument
impossible à réaliser artificiellement, donne
bien sûr au miel une place de tout premier plan dans
l'alimentation, mais également une place non
négligeable en médecine préventive et
curative.
Docteur Yves DONADIEU
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Pour tout savoir sur les
propriétés, les indications et les
utilisations diététiques ou
thérapeutiques détaillées des produits
de la ruche, visitez le site de référence du
Docteur Yves DONADIEU de la Faculté de
Médecine de Paris, spécialiste des
thérapeutiques naturelles en général et
de l'apithérapie en particulier, en cliquant sur
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