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 Crée le 01 Nov 06

SEQUENCAGE du GENOME d' APIS MELLIFERA

 

 

RETOUR

Source :

article de Le Monde du 26/10/06 Internet

Auteur :

Christiane GALUS

Date :

 

26 Octobre 2006

Lien :

    ">>Depuis des lustres, l'humanité se régale de miel et de gelée royale produits par les abeilles de l'espèce Apis mellifera. La complexité de l'activité de ces petits insectes organisés en colonies pouvant atteindre 50 000 individus fascine les scientifiques. Ces derniers veulent comprendre comment ces insectes au cerveau minuscule ont acquis, au fil du temps, une organisation sociale aussi élaborée. Ils souhaitent aussi découvrir de quelle manière un même génome peut donner naissance à une reine et aux ouvrières, ces dernières assurant le bon fonctionnement de la ruche, tandis que la reine a pour activité unique de pérenniser l'espèce.
  • Un des moyens de percer le mystère de ces insectes consiste à étudier leur génome. Le séquençage du génome d'Apis mellifera vient justement d'être réalisé par un consortium international, the Honeybee Genome Sequencing Consortium, dont les travaux sont présentés dans l'édition de la revue Nature du jeudi 26 octobre. Cette étude génétique de l'abeille a été effectuée en 2004 et 2005 au Baylor College of Medicine de Houston (Texas). Elle a permis d'identifier 10 500 gènes, et vient compléter le séquençage du génome de la drosophile (2000), de l'anophèle (2002) et du ver à soie (2004).

    "C'est une porte ouverte vers l'avenir, car, jusqu'à présent, la génétique de l'abeille était très mal connue, explique Michel Solignac, généticien et professeur à l'université Paris-Sud, qui a participé à l'étude. Les données du séquençage vont maintenant être distribuées aux différentes équipes participant au projet. Car il reste à étudier l'expression de ces gènes et leur transcription en protéines."

    L'étude génétique de l'abeille a déjà permis d'établir qu'Apis mellifera est originaire d'Afrique, et qu'elle s'est ensuite répandue en Europe et en Asie. Deux de ses sous-espèces ont atteint l'Amérique du Nord au XVIIe siècle. On a découvert également que les abeilles - notamment par rapport à la drosophile ou au moustique - possèdent beaucoup de gènes relatifs à l'odorat, mais peu concernant le goût.

    VULNÉRABLE AUX PRODUITS CHIMIQUES

    Enfin, il semble qu'Apis mellifera soit "bien moins armée que les autres insectes pour lutter contre les produits chimiques, car elle a un déficit très important en enzymes de détoxication", précise René Feyereisen, généticien moléculaire et directeur de recherches à l'Institut national de la recherche agronomique à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes). Cette faiblesse, alliée à une mauvaise résistance aux parasites, pourrait expliquer en partie la mortalité importante des abeilles constatée en France depuis plusieurs années.

    Une situation inquiétante : les abeilles sont menacées un peu partout, alors "qu'elles sont les premiers pollinisateurs sur Terre", rappelle Gene Robinson, directeur du Bee Research Facility de l'université de l'Illinois, un des instigateurs de l'étude du génome de l'abeille. "35 % de la production mondiale de nourriture résultent de la production de cultures dépendant des animaux pollinisateurs", note à ce sujet une étude qui vient d'être publiée dans les Proceedings of the Royal Society.

    Cette faculté pollinisatrice des abeilles est très ancienne. Des chercheurs de l'université de l'Oregon viennent d'ailleurs de découvrir la plus ancienne abeille connue, vieille de 100 millions d'années. Emprisonnée avec du pollen dans de l'ambre fossilisé provenant du nord de la Birmanie, elle a été baptisée Melittosphex burmensis. Décrite dans l'édition de la revue Science du vendredi 27 octobre, elle est longue de 2,95 mm seulement et possède à la fois certains caractères des abeilles et des guêpes.

    L'activité pollinisatrice des abeilles a eu un effet considérable sur l'évolution de la vie, car elle a contribué à l'expansion rapide et à la diversification des plantes à fleurs qui donnent des fruits. Un groupe qui représente aujourd'hui 80 % des végétaux sur Terre.

    Christiane Galus

    Article paru dans l'édition du 27.10.06. "